Dans L’Autrice, une jeune femme se bat pour faire entendre sa voix et légitimer sa posture de créatrice dans un monde capitaliste et patriarcal – le nôtre en fait. Entre plusieurs propositions artistiques, que nous voyons se réaliser directement au plateau, elle rentre en confrontation avec différentes représentations du système et tente tant bien que mal de « changer le monde – son monde » et tout renverser.

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Mais comment faire exister et perdurer un espace à contre-courant ?

 

En se jouant constamment des spectateurs.trices le texte recompose une même boucle dans des contextes intimes différents pour venir tordre et questionner la mise en pratique de la lutte. Autour des enjeux de création, de désir et de pouvoir, la norme se verra mise à mal pour réapparaître là où l’on a tout fait pour la détruire.

 

Dans cette période post me-too où l’on a l’impression que la parole de la femme se libère à nouveau mais aussi qu’on ne peut plus rien dire, mettre en scène ce texte permet de rebattre les cartes et de tenter de parler de l’indicible. De cet écart, cet espace vide qui réside entre la pensée et la mise en pratique, entre le moment où l’on a compris qu’il y a rapport de force sans savoir où placer la sienne. Car si la violence est systémique c’est qu’elle a aussi su trouvée sa place en chacun.e de nous et entre nous. Car malheureusement c’est bien en voulant repousser les murs que l’on se rend compte que l’on est enfermé.e quelque part.

 

L’Autrice permet d’interpeller et de questionner ce qui est encore invisible, caché dans les interstices de nos intimes. C’est proposer une posture féministe, un discours rageant contre la domination masculine et les injustices systémiques mais surtout pour pouvoir en autopsier sa réalisation, le plateau en guise de bloc opératoire.

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